Pour ma 20ème ouverture au lac de la forêt d’Orient, j’ai posé les 19 premiers jours de mai. Je ne vise pas la quantité mais un gros brochet, donc un seul combo : Shimano Currado 301E/Abu Garcia Vendetta / Tresse Catspirit ø30 (23kg) / Fluoro ø70 et pas un leurre en dessous de 20cm.
Jour J, il est 8h, nous sommes dans le bateau, les yeux piquent (j'ai dormi juste 4h) mais c’est parti… Je monte un Flex Berkley Purple chartreuse. Je le lance, 3 tours de manivelle et par ici le premier de la saison. Comme pour beaucoup de pêcheurs du lac, l’ouverture 2014 aura été agréable avec de nombreuses touches bien réparties sur toute la journée. A notre tableau, de nombreux brochets entre 50 et 70 cm et 2 brochets de <80>.
Suivent 12 jours de pêche non-stop, entre 8 et 12h par jour, 1 sortie en bateau, 11 sorties en Float tube. Pour ne pas me faciliter la tâche, il y a beaucoup de vent et les brochets ne sont pas dans les bordures. Il me faut beaucoup palmer… Malgré tout ça, je n’ai même pas mal au bras et aux cuisses. « C’est simple, je les sens plus ! »
Arrive le 14ème jour (pour ceux qui compte le 14 mai), sortie en bateau, 13h00 environ, 0 touche à deux (Ça, ce n’était pas encore arrivé !), nous posons l’ancre. Le lac est une huile (pas de vent, ça aussi c’est nouveau) l’eau est limpide (on voit le fond dans 6m.) Après avoir fait le tour de ma panoplie de leurre dans la matinée, je décide de prendre ce que j’ai de plus lourd et de plus gros et d’envoyer des mines le plus loin du bateau. Premier lancé, arrivé à 3 mètres du bateau, je crois toucher le fond et l’instant d’après c’est un arrêt net, je ferre comme une mule…deux coups de tête, c’est lourd, deux autres coups de tête…J’annonce à mon père que ça à l’aire d’être jolie : 20 secondes après, c’est collé au bateau. Mon père n’a pas le temps de mettre les gants, il l’attrape par les ouïs, mais un coup de tête lui fait glisser une main à l’intérieur. Reparti, je subis un gros sondage sous le bateau, je le contre immédiatement. Revenu au bateau, c’est avec des mains pleines de sang que mon père le rate à nouveau pour un ultime et vain démarrage en surface. La troisième tentative est la bonne. Une fois le brochet à l’intérieur du bateau, je ne réalise toujours pas et je m’inquiète plus des mains de mon père que du brochet. Il passe ses gants pour arrêter l’hémorragie. Puis, le brochet passe enfin sur le tapis de mesure : 120 cm. Le soleil tapant sur l’écran de mon Smartphone, mon père réussira tant bien que mal à me laisser ce souvenir.
Ce ne fût pas le plus beau combat de ma vie, la meilleure gestion d’une prise, mais PUT… Je l’ai fait mon rêve de gosse !!!
Les jours suivant sont anecdotiques. C’est enfin la zen attitude, plus besoin de regarder le compte à rebours des jours qui me rapproche de la fin et d’une nouvelle saison sans métré. Je suis rentré sur Toulouse, j’ai repris le travail, mais je rêve à nouveau d’Orient et de plus gros encore !!
La Creps